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GO AND SEE ( LUNO)

”Lost in translation”

FRENCH / ENGLISH

Retour au Blog

Je suis heureuse de revenir sur le Blog. J’ai fait une longue pause pour finir les illustrations du livre “Luno”.

La reprise d’un ancien projet c’est un peu comme un nouveau projet qui dĂ©marre. Je ne l’oublierai jamais…

L’auteur, Yael Altuvia, finalise, actuellement, les derniers dĂ©tails du texte. Sa profession principale ne l’amĂšne pas, Ă  priori, Ă  Ă©crire des histoires pour enfants puisqu’elle est chercheur en gĂ©nĂ©tique Ă  l’universitĂ© HĂ©braĂŻque de JĂ©rusalem. Elle a crĂ©Ă© Luno sous forme d’histoire du soir pour son neveu, il y a de cela plusieurs annĂ©es. Yael est trĂšs proche de l’univers des enfants, des mĂ©moires de sa propre enfance, des histoires qui les fondent et des jeux en gĂ©nĂ©ral. Quelque chose me dit qu’elle a d’autres histoires en rĂ©serve…

Elle finalise, actuellement, les derniers dĂ©tails du rĂ©cit. C’est un texte original en HĂ©breu, langue dans laquelle les livres pour enfants s’écrivent, pour la plupart, avec des pointage des voyelles, ou “niqqud”.



Les nikkudot sont de petits signes, comparĂ©s aux consonnes qu’ils complĂštent, et ont ainsi l’avantage de pouvoir ĂȘtre directement ajoutĂ©s sur un texte n’en comportant pas.

Yael a ajoutĂ© les “niqquds” mais cela requiert en fin de course la supervision d’un professionnel avant Ă©dition.

“Lost in translation”

Notre petite Ă©quipe composĂ©e de Yael (auteur), Zohar (coordinateur), moi mĂȘme (illustratrice), Dina (designer graphique) avait naturellement pensĂ© solliciter un traducteur HĂ©breu/Français. Mon hĂ©breux courrant rencontre assez vite ses limites de prĂ©cisions. Je suis entourĂ©e, il est vrai, de personnes hĂ©braĂŻsantes dont le trĂšs bon français peut aussi connaĂźtre ses limites pour un exercice de traduction. 

Une page d’essai, joliment traduite par une talentueuse professionnelle, m’a cependant amenĂ© Ă  rĂ©aliser qu‘une transcription plutĂŽt littĂ©rale du texte ne rendait pas exactement justice Ă  l’histoire de Yael.  

Comme beaucoup d’histoires pour enfants en hĂ©breu, le texte originalement Ă©crit en rimes, se privait en traduction ( sans rimes), d’un supplĂ©ment d’Ăąme. 

Il n’Ă©tait pas dans mes plans de me replonger dans l’aventure Luno une fois les illustrations finies. J’en suis pourtant arrivĂ©e Ă  la conclusion que je devais m’essayer Ă  une Ă©criture plus globale, plus “intuitive” en m’appuyant sur ma proximitĂ© avec le texte et l’auteur. En effet, avec Yael, nous avons beaucoup Ă©changĂ© autour de l’illustration sur des details (les feuilles qui tintent, la couleur du pull, le rose du ciel …etc.) et donc indirectement du texte, de ses origines, des images mentales des uns et des autres. Je dĂ©cidais donc m’en servir pour le passage de l’histoire au français. 

Je suis restĂ©e au plus prĂšs du texte lorsque cela me paraissait possible. Par exemple: une expression traduite mot Ă  mot qui fonctionnait avait prioritĂ© sur le reste. J’ai portĂ© une attention particuliĂšres Ă  garder les phrases courtes de Yael, laissant peu de place Ă  l’abstraction car elles Ă©taient l’expression de l’univers mi enfantin/ mi prĂ©-ado des personnages, de leurs reflexions simple et instantanĂ©es, qui pourtant, au bout du compte, (Quel teasing! 🙂 ) sont porteuses de pousses de nature philosophiques.

Pour re-crĂ©er l’atmosphĂšre rimĂ©e autrement, il m’a semblĂ© que le français appelait plus d’adjectifs pour dĂ©crire les paysages et les tonalitĂ©s des dialogues trĂšs courts – bref, un peu plus de contexte. J’ai laissĂ© des petits bout de rimes Ă  des endroits stratĂ©giques mais pour le reste j’ai pris les libertĂ©s autorisĂ©es par Yael et la langue française. La structure et le rythme caractĂ©ristique du texte hĂ©breux restent en place.

Tel était mon objectif, respecter au plus prÚs le récit de Yael en me permettant quelques interprétations notamment descriptives.

french translation (extrait)

“Chaque petit matin, en chemin vers les pĂąturages,
Luno fait halte chez le marchand de légumes.
Celui-ci, lui donne, des tomates, des concombres ou des radis, selon la saison.
Puis, continuant sa route, il s’arrĂȘte chez la fromagĂšre qui coupe Ă  son intention une belle tranche de fromage salĂ©.

Un peu plus loin, il attend le boulanger qui lui remet un pain rond de prĂ©fĂ©rence, lĂ©gĂšrement dorĂ©, parsemĂ© de graines de sĂ©same, avec parfois, en supplĂ©ment, un petit pot de miel pour l’adoucir Ă  l’envie.

Entre deux visites, Luno se promÚne en jouant ses airs de flûte, pour le plus grand plaisir des villageois qui viennent à sa rencontre.

Un matin, en tout point comme les autres matins, 
Luno se rend, comme à son habitude, chez le marchand de légumes, le fromager et le boulanger.
Mais, Ă  l’Ă©tonnement gĂ©nĂ©ral, 
dans sa foulée, 
pas un son ne l’accompagne,
pas une mĂ©lodie ne retentit.” …


Yael alyuvia (traduction francaise Isabelle Stolar

Back to blogging

I have been busy with an old project.

I eventually finished the illustrations for the ”Luno” book (Work handed over by now). Let’s admit: to resume an old project is slightly like starting a new one. I believe I leaned my lesson :-).

At some point I realised I needed to concentrate full time on finishing the job. I gave the internet site up for too long. After a very long Break, I am happy logging into my blog again. 🙂

Yael is a researcher at the Hebrew University of Jerusalem. She invented Luno as a bedtime story for her nephew when he was a little boy. She is very close to the children’s universe, she has always liked plays and games in all sort (music, sport, boeds games…etc.). She’s got a vivid memory of her own childhood she describes as being a very happy time filled with stories, family and friends.

Yael is currently finalising the text originally written in Hebrew, adding what it’s called “niqqud” or “dotting” which require, at the end of the process, the supervision of an expert. The book will be published in Israel first.

Lost in translation

We (writer , illustrator, project leader, art designer) had planned to have the text translated in French by a professional but somehow, I came to the conclusion that I should be doing the translation myself. What a weird idea! It wasn’t into my plans t to dive back into the “Luno” project after I closed my illustration part but ,as a matter of fact, I did it. Beside, I have to say that at the end I quite enjoyed tackling the exercise.

How it happened? We first asked a young talented translator to submit one translated page. I realised, then, that the text was fine but also calling for an overall translation process rather than a literal one. It did not resound well enough in French without its rhythmic form. Re-writing rimes is quite impossible except for poets. Isn’t it?

After I received the author’s permission to give it a go, I volunteered to had a go at an “intuitive”, “global” translation. I tried my best to respect the texte line after line as much as possible.

As for instance, I kept:

  • the original short sentences leaving very little room for abstraction.
  • the repetitions which weren’t real repetitions but rather participate to create a rythme and a kind of naive childish way of talking.
  • the shape of the text (as often as possible).

Sometimes, a word for word translation would fit just right, on other occasions, the text would dress up better with more adjectives in french to settle the atmosphere (& ‘replace’ the rimes) as well as re-creating the nature of the “tempo”.

That’s the way I felt about it: respecting Yael’s texte and intentions were paramount for me while allowing myself to also interpret the scene.

I hope i managed it not too badly. At the end, I quite like the correspondence between the Hebrew and French version.